




Frank
Black en solo (1993-1996)
Black
Francis se rebaptise Frank Black (son précédent pseudonyme n'ayant
jamais été bien compris par les médias) et prépare son premier album
solo avec son nouvel acolyte, Eric Drew Feldman, à la basse et Nick Vincent
à la batterie. Parmi les musiciens qui ont participé à cet album, il faut
noter la présence de Joey Santiago et Moris Tepper. L'album Frank Black, plus
simple et accessible que le dernier disque des Pixies, est publié en mars
1993. Les obsessions de notre homme pour le surnaturel y sont malgré tout
bien présentes. Afin de consolider sa carrière solo, Frank Black donne dès
1994 une suite à ce premier album en publiant Teenager of the Year, recueil
de 22 chansons où pianos et cordes se mêlent dans des chansons pop magnifiquement
construites. Le disque est pourtant accueilli de façon mitigée par la presse.
En
1995 sort le mini LP The John Peel Session, enregistré un an plus tôt. Frank
Black, sans groupe à cette époque, est rejoint par le Teenage Fanclub au complet
pour cette célèbre émission de radio. Il s'entoure de
nouveaux musiciens à l'occasion d'une tournée en France : le
batteur Scott Boutier et le bassiste David McCaffrey. C'est avec eux qu'il
enregistre en 1996 le troisième et dernier album sous le simple nom de Frank
Black, The Cult of Ray. Cet
album très inégal est enregistré avec des moyens réduits pour
Sony Music, 4AD s'étant séparé de Black un an auparavant, et achève d'une
certaine façon la rupture entre Frank Black et le grand public.
Frank
Black and the Catholics (depuis 1998)
Etant
entouré des mêmes musiciens depuis maintenant 3 ans, Frank Black décide
de sortir ses disques sous le nom de Frank Black and the Catholics. Le
premier album de ce "nouveau" groupe, intitulé sobrement Frank
Black and the Catholics, sort en 1998
chez PIAS. Enregistré sur 2 pistes, c'est un album direct et puissant
mais totalement ignoré par la critique. Son successeur, Pistolero,
enregistré dans les mêmes conditions un an après, est mieux accueilli
sans pour autant créer l'événement. Il faut attendre
début 2001 et la sortie de Dog in the Sand
(toujours enregistré sur 2 pistes) pour que les médias s'intéressent
à nouveau au travail de Black. Il faut dire que l'album, sorti chez What
Are Records aux Etats-Unis et Cooking-Vinyl en Europe, est de très
grande qualité, plus posé et inspiré que les deux derniers,
et marque le retour de deux vieux complices de Frank Black : Joey Santiago
et Eric Drew Feldman. Entre temps, Black s'est marié avec Jeane,
sa compagne depuis de longues années. Un nouvel album, Sunday
Sunny Mill Valley Groove Day, devait suivre
rapidement Dog in the Sand mais Black ne le trouvant pas assez bon, il
n'en distribuera que quelques copies à l'occasion de ses concerts.
Décidé
à ne jamais faire comme le business de la musique l'exigerait,
Frank Black sort deux albums en même temps et sans aucune promo
en 2002. Black Letter Days, dans la veine
de Dog, est un véritable chef-d'oeuvre. Devil's
Workshop, lui, est plus rock et rappelle les premiers travaux des
Catholics. En 2003, alors qu'il ne reste définitivement plus aucun
enregistrement des Pixies à offrir aux fans (après la sortie
au fil des ans de compilations plus ou moins intéressantes), Frank
Black envisage pour la première de reformer ce groupe légendaire.
Pourtant, c'est accompagné de ses Catholics qu'il se lance dans
une tournée marathon pour présenter au public leur dernier
opus, Show Me Your Tears, album varié
mais plutôt triste, inspiré par son divorce.
Black
Francis et les Pixies (1986-1992)
Charles
Thompson, rebaptisé Black Francis se charge du chant et de la guitare rythmique,
Joey Santiago de la guitare lead, Kim Deal de la basse et David Lovering de
la batterie. En 1987 le groupe sort sur le label 4AD le mini LP Come on pilgrim
suivi immédiatement par Surfer Rosa produit par Steve Albini. Black Francis
écrit toutes les chansons à l'exception de "Gigantic" signé Kim
Deal. Cet album est couvert d'éloges par les critiques et les Pixies commencent
à se fidéliser un public, particulièrement important en Europe. En 1989 sort
le deuxième album des Pixies, Doolittle, produit par Gil Norton. Ce recueil
de chansons courtes et efficaces imprégnées d'allusions bibliques
emballe les critiques et les Pixies sont consacrés meilleur nouveau groupe
par la revue Rolling Stones en 1989.
En 1990, le groupe fait une petite pause : la
bassiste Kim Deal forme un groupe parallèle, the Breeders et Black Francis
se lance dans une tournée acoustique en solitaire. Le quartet sort en 1990
le disque Bossanova, toujours hanté de science-fiction mais moins surprenant
que les deux premiers opus. En 1991, Eric Drew Feldman rejoint le groupe au
piano pour ce qui devait être leur dernier album, Trompe le Monde, plus
agressif et décousu que son prédécesseur. Fin 1992, Black
Francis annonce par fax à son manager la fin des Pixies. Cette décision était
pressentie par l'hostilité grandissante entre Black Francis et Kim Deal, leurs
travaux en solo respectifs et surtout l'envie du leader de reprendre les choses
à zéro.


Charles
Thompson
Charles
Michael Kittridge Thompson IV est né en 1965 à Long Beach en Californie. Agé
de quelques mois seulement, il aperçoit au-dessus de son jardin un
cigare volant venu de l'espace, cette expérience l'ayant profondément marqué
et abondamment inspiré pour ses compositions. A 5 ans, Charles est attiré
irréversiblement par la musique, apprend d'abord à jouer de la batterie puis
prend des cours de piano avec son frère chez un organiste. Les premiers
disques qu'il achète sont ceux de Donovan et des Beatles.
En
1984, il s'inscrit à la faculté d'anthropologie de l'Université d'Amherst
dans le Massachussets et saisit l'occasion de partir 6 mois à Porto Rico.
Là, il apprend un peu l'Espagnol, outil linguistique précieux pour ses futures
chansons, travaille peu et finalement retrouve le chemin des Etats-Unis avec
un certain soulagement. Il découvre alors avec quelques années de retard les
groupes de la scène punk new-yorkaise : les Talking Heads, les Ramones et
Iggy Pop, qui devient vite son modèle. Charles décide en 1986
de partir pour Boston fonder un groupe de rock avec un de ses amis de l'Université,
Joey Santiago. Tous deux font paraître une annonce afin de compléter leur
groupe. Kim Deal et son ami David Lovering y répondent, les Pixies
sont nés.